jeudi 26 janvier 2017

L'histoire d'amour du peintre

Pas sûr que ça finisse par un mariage

Le pinceau et le peintre, c'est une histoire d'amour, c'est le Marquis de Sade qui s'emballe, c'est Sacher-Masoch qui prend la plume,bref, un truc de dingue et plutôt moche à la fin.

Le coup foudre commence dans le rayon du magasin.
Long, fin, lisse, de bois brillant, avec un poil soyeux parfaitement taillé, le pinceau taille 16 me fait de l'oeil.

Il est cher le coquin. Mais une relation indigne, ça a un prix...

On le caresse, on le passe sur sa joue, dans le cou, c'est rare tant de douceur sauf peut-être si on a un chat, un doudou, ou...

On le tend vers la peinture brillante, le contact se fait, pas de résistance et on redécouvre sur la toile cette sensation d'effleurer, de caresser encore. La couleur se love là où on a envie qu'elle soit, un bonheur.

Et là, on jure. On crache, on promet de prendre soin, de chérir ce nouveau pinceau. D'ailleurs on le lave tendrement dès la première pause. On le regarde sécher comme une mère veillant son enfant.

Et le temps passe, vous savez ce que c'est. On le laisse une après-midi entière tremper dans l'eau salie, puis une nuit, trop fatigué pour le rincer.

Le poil est moins lisse, il se recourbe sur les côtés, le rendu est moche alors on taille à coups de ciseaux dans les épis. Pourtant on ne peint qu'avec lui.

Alors oui, on l'aime mais on le maltraite. On le chérit mais on le torture. On promet que c'est la dernière fois et puis on oublie.

C'est moche. C'est pas très net. Mais c'est la dure réalité. (et non pas de mea culpa, faut pas exagérer non plus)




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